« Les combats de fanfares »
« Le Combat… », œuvre transdisciplinaire née de la rencontre entre les comédiens de la Cie Les Goulus (ex Obsessionnels) et de la fanfare Le S.N.O.B. (Service de Nettoyage des Oreilles Bouchées), oppose à la manière d’un combat de boxe deux formations musicales (de type fanfares de rue), soutenues et « coachées » par les comédiens de la Cie Les Goulus. Les deux groupes s’affrontent par thèmes interposés, écrits et choisis par le public, en 12 rounds de 2 à 6 minutes, sous la houlette d’un arbitre impartial assisté de son factotum. Seul juge, le public votant à bras levés.
Origines
Le premier affrontement entre plusieurs fanfares eut lieu fin 2000 à la Clusaz. Le concept de « Combat » ne retenait alors que l’aspect musical, sans jeu théâtral spécifique, ni participation réellement active du public. Cette rencontre interprofessionnelle avait comme unique finalité de déboucher sur un « bœuf » musical. Par ailleurs, et ce depuis 1994, le trio déambulatoire Les Krishnous de la Cie Les Goulus (anciennement les Obsessionnels) et la fanfare « Le S.N.O.B. » se croisaient régulièrement dans les rues au fil des festivals invitants. La fréquence de ces rencontres nous a incités, l’une et l’autre Cie, à nous prendre en compte dans le jeu : nous en sommes venus à déambuler ensemble et à jouer les uns après les autres pour un même public ; la fanfare Le S.N.O.B. allant jusqu’à composer une musique intitulée Les Krishnous. Cette complicité nous a donné le désir de poursuivre plus loin l’aventure et de partager un jeu commun. Le concept déjà existant du « Combat » fut abordé et augmenté lors d’une réunion inaugurale. Il fut entendu que les premières expériences de Combat de fanfares n’avaient pas impliqué les musiciens au-delà de leur rôle et métier d’interprètes et que la veine théâtrale n’avait quasiment pas été exploitée. De plus, les premiers combats s’apparentaient davantage à des confrontations de répertoire qu’à des créations musicales in situ, puisque les morceaux interprétés étaient choisis au sein du répertoire préexistant des fanfares. L’idée fut donc de « sortir » les musiciens de leurs partitions, cadre rassurant et confortable, et de les impliquer, physiquement et oralement, dans l’improvisation et par l’encadrement de comédiens – commis à la mise en scène pour l’occasion – dans des rôles de musiciens-comédiens. Les Goulus quant à eux, habituellement comédiens-interprètes au service d’une œuvre, prirent les rôles prépondérants de « leaders » et de « metteurs en scène-chorégraphes » tout à la fois
